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'''Jean-Baptiste Say''', (né à [[Lyon]], le [[5 janvier]] [[1767]] et mort à [[Paris]] le [[14 novembre]] [[1832]]), est un [[économie|économiste]] [[Classique (économie)|classique]], journaliste et industriel [[français]]. Il est connu pour avoir élaboré la [[loi de Say]] (ou loi des débouchés).
'''Jean-Baptiste Say''', (né à [[Lyon]], le [[5 janvier]] [[1767]] et mort à [[Paris]] le [[14 novembre]] [[1832]]), est le principal [[économie|économiste]] [[école classique|classique]] français<ref name="Derouin">Jean-Claude Derouin : ''Les grands économistes'', 2006, PUF</ref>; il était également [[journaliste]] et industriel [[français]]. Il est connu pour avoir élaboré la [[loi de Say]] (ou loi des débouchés).


== Formation ==
== Biographie ==
=== Famille et formation ===


La famille Say est une famille d'origine protestante, issue de l'arrondissement de [[Florac]], en [[Lozère]]. Elle quitte la région avec la révocation de l'[[Edit de Nantes]] et fuit à [[Genève]] où nait le père de Jean-Baptiste Say le 7 mai 1739. Il retourne à Lyon où il devient l'employé d'un négociant, Castanet, né de parents protestants de Nîmes et dont il épousera la fille Françoise en 1765. Il pratique alors le négoce de soieries. Jean-Baptiste Say nait deux ans après leur mariage, le [[5 janvier]] [[1767]]. Il eut un frère, Horace, de deux ans plus jeunes.
Les Say sont originaires de l'arrondissement de [[Florac]], en [[Lozère]].
Les ascendants de Jean-Étienne Say depuis 1570 sont maître couturier ou maître tailleur, puis marchand-drapier.


Ses premières années d'existence se passent à [[Lyon]], où son père lui fait dispenser une éducation relativement libérale, en particulier avec la volonté de soustraire ses fils à l'influence de l'[[Église catholique romaine|Église]] et de son système d'éducation. C'est sans doute une des raisons pour laquelle Say ira en pension à [[Ecully]] pour y suivre les cours de deux italiens dont l'enseignement différait sensiblement des règles lourdes du cadre contrôlé par l'Église.
A partir de Jean-Étienne Say celui-ci passe de négociant à courtier de banque à [[Paris]] et agent de change toujours à Paris. Au bout de quatre années il sera appelé à faire partie du comité chargé de surveiller la délivrance des assignats.


Le déménagement de la famille à Paris marque un tournant dans sa vie et il commence à 15 ans son apprentissage en travaillant comme grouillot dans une maison de commerce, du fait des revers de la fortune familiale.
La famille Say est d'origine protestante. Elle quitte la ville de [[Nîmes]] après la révocation de l'[[édit de Nantes]] et les persécutions qui s'ensuivent. C'est à Genève qu'elle se réfugie et que naîtra le père de J.B. Say. Le grand père paternel de J.B. Say, Jean Say, "avait à Genève un commerce de draperie, qui, sans l'enrichir, lui avait procuré quelque aisance.


Au gré de changements de fortune familiale, il peut finalement se rendre en [[Angleterre]] trois ans plus tard, accompagné de son frère Horace. L'objectif du voyage est de se former aux pratiques commerciales et à la langue anglaises. Il durera deux ans. Au cours de ces années 1785-1786 l'[[Angleterre]] connaît une de ses périodes de développement industriel les plus brillantes et Say est aux premières loges pour l'observer.
La famille est partagée entre une branche protestante à partir de J.B. Say à quelques exceptions près et l'autre à partir de son frère Louis, le fondateur des sucreries Say, catholique.


Son séjour s'achève brutalement quand son employeur meurt et il rentre alors à Paris. Clavière, un assureur, protestant Genevois comme son père, l'embauche comme employé de banque. Il a alors 21 ans.
Le grand-père de J.B. Say avait un frère prénommé François-Samuel qui fut pasteur à Genève, puis à Londres. Les deux frères furent reçus bourgeois de Genève en aout 1730.


En 1789, il écrit une courte pièce ''la tante et le prétendu'', puis ''le Curé amoureux'', pièce anticléricale qui sera représentée dans un théâtre du boulevard. Son activité d'écrivain de théâtre s'étendra jusqu'en 1795 où il écrit un opéra comique : ''les deux perdrix''.
Le père de J.B. Say naît à Genève le 7 mai 1739. Il retourne à Lyon où il devient l'employé d'un négociant, Castanet, né de parents protestants de Nîmes et dont il épousera la fille Françoise en 1765. À propos de son grand père maternel, J.B. Say écrit " qu'il était un négociant très éclairé, homme de sens et d'esprit et jouissant d'une très haute réputation de probité. Il avait quitté une manufacture qu'il avait à Nîmes pour établir une maison de commission à Lyon. Dans les débats qui s'élevaient entre les négociants de la ville, il était souvent pris pour arbitre et les tribunaux lui renvoyaient la décision des cas difficiles. Dans une ville où le commerce est si étendu et si actif, l'attention qu'il donnait aux affaires des autres nuisait un peu au succès des siennes."


=== La Révolution française ===
J.B. Say établit une filiation marquée avec son grand père maternel en situant bien ce qui le sépare de la mentalité des négociants de l'époque. L'ambition de J.B. Say n'a jamais été de s'enrichir. À chaque fois, il a choisi l'activité libre du scientifique quel qu'en soit le prix, sans jamais manquer de réalisme lorsque les obstacles comme en 1803 étaient trop importants.


L'entrée de Say dans la compagnie d'assurance de Clavière marque un véritable tournant dans sa vie. En devenant un des collaborateurs de Clavière il entre dans le groupe des [[Gironde (Révolution française)|Girondins]] et se rapproche de l'Atelier de [[Mirabeau]]. Il est alors à 21 ans un partisan enthousiaste de la [[Révolution française]]. Il est républicain et ne cessera jamais de l'être. Il va au cours de cette même période remplir des fonctions de grouillot (s'occupant des abonnements) dans le journal de Mirabeau qui est le [[Courrier de Provence]]. C'est chez Clavière que Say lira pour la première fois en anglais la ''[[Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations]]'', publiée par [[Adam Smith]] en 1776.
Le père de J.B. Say pratique le négoce des soieries. Son activité "consistait à envoyer les soieries de Lyon à l'étranger.Il les expédiait en Hollande, en Allemagne, en Italie et jusqu'en Turquie ; mais il restait garant auprès des fabricants de la valeur des marchandises ; ses débiteurs se trouvaient dans l'Europe entière et ses créanciers étaient à sa porte ; quelques années peu favorables à la vente, l'exposèrent à des pertes considérables . Il fallut qu'il payât n'étant point payé et il se vit contraint de déposer son bilan."


La mort de Clavière et le développement de la [[Terreur (Révolution française)|Terreur]] marquent pour Say un nouveau tournant. [[Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort|Chamfort]], [[Guinguené]] et [[François Andrieux|Andrieux]] lui proposent de fonder une revue paraissant tous les dix jours et ayant une ambition encyclopédique : ''La Décade philosophique, littéraire et politique''. Elle est fondée le 10 Floréal, an II. Say contribue à la revue en rédigeant des articles de circonstances sur les questions littéraires, de théâtre, de poésie ou de compte-rendus d'ouvrages. Il conservera la fonction de la rédaction générale jusqu'à sa nomination au [[Tribunat]]. Les références que Say utilise dans la Décade témoignent de son expérience personnelle et de ses liens avec la culture anglo-saxonne. Il se réfère plus facilement à [[Jonathan Swift|Swift]] ou à [[Benjamin Franklin|Franklin]] qu'à [[Rome antique|Rome]] ou [[Grèce antique|Athènes]].
Ce métier du négoce comportait à l'époque un grand nombre d'opérations de banque. Au {{s-|XVIII|e}} la banque est une activité libre et ouverte à tous, restée en dehors de la réglementation de l'État royal. Pour pratiquer les opérations de banque, il suffit d'avoir un domicile, ce qui explique que l'on trouve beaucoup de Genevois installés à Lyon et pratiquant pour moitié le négoce et pour moitié la banque. Dès le début du siècle arrivent de Suisse, en particulier de Genève, les Mallet, Thélusson, les Delessert qui passent de Lyon à Paris en 1777 (la famille Say était en relation avec eux). Dans la création de son entreprise JB.Say était associé à J.I. Grivel qui avait acheté les bâtiments de l'entreprise comme biens nationaux avec Delessert.


=== Industriel sous l'Empire ===
le départ de la famille à Paris après la faillite du commerce paternel à Lyon. Il se rendit à Paris. Là il fit ce qu'on appelait alors le courtage de banque, en attendant qu'il obtint une place d'agent de change en titre et ses bénéfices furent tels qu'au bout de quatre ans il s'acquitta envers tous ses créanciers, paya même la part de ses associés dont il était le garant et obtint une réhabilitation complète "


Say débuta en tant qu'employé dans une Banque parisienne dirigée par Clavière (qui deviendra par la suite ministre des finances). En 1803, il publia son œuvre la plus connue, "''Traité d'économie politique''". [[Napoléon Bonaparte]] lui demanda de réécrire certaines parties de son traité afin de mettre en avant l'économie de guerre basée sur le [[protectionnisme]] et les régulations. Le refus de Say l'empêcha de publier une seconde édition du traité, et il fut revoqué du [[Tribunat]] en [[1804]], après avoir passé quatre années à la tête de la section financière.
Toutes les relations ultérieures de la famille, comme d'ailleurs l'activité du frère Louis Say et du fils de J.B. Say confirment que les ascendances familiales de commerce international lié à la banque étaient bien l'essentiel de la culture de la famille en matière de métier et de relations. Les années 1780 au cours desquelles le père de J.B.Say reconstitue la fortune familiale et s'acquitte de ses dettes sont celles d'une fièvre de spéculations boursières où Clavière (autre Genevois) s'illustre particulièrement.

===L'éducation scolaire===

Les premières années de l'existence de J.B. Say se passent dans la ville de Lyon. Son père devait être comme il le sera lui-même bien plus tard préoccupé d'autres choses que du seul commerce car il "profitait de ses moments de loisirs pour emmener son fils "à des leçons de physique expérimentale que donnait à l'oratoire le père Lefèvre, oratorien ".
Mais la différence entre l'éducation du jeune Say et celle des garçons de son âge se traduit aussi par la volonté du père de soustraire ses fils à l'influence de l'Église et de son système d'éducation. C'est sans doute une des raisons pour laquelle J.B. Say ira en pension à Ecully pour y suivre les cours de deux italiens dont l'enseignement différait sensiblement des règles lourdes du cadre contrôlé par l'Église, rejetant quelques-unes des pratiques suivies dans les collèges et l'instruction magistrale d'alors ". Cependant la qualité des études dispensées ne semble pas notable si l'on en croît ce que J.B. Say lui-même en rapporte dans son ébauche d'autobiographie.

===Voyages et apprentissage===

Le déménagement de la famille à Paris marque un tournant dans la vie de JB.Say. Il commence à 15 ans son apprentissage en travaillant comme grouillot dans une maison de commerce, du fait des revers de la fortune familiale. Il semble bien que le père n'avait pas l'intention de mettre son fils directement au travail mais prévoyait de parfaire encore sa formation en particulier avec l'Angleterre.

C'est ce qui va se faire 3 ans plus tard en 1785 où il se rend en [[Angleterre]] accompagné de son frère Horace alors âgé de 14 ans. L'objectif du voyage est de se former aux pratiques commerciales et à la langue anglaises. Le séjour va durer deux ans, il habite le village de Croydon à côté de Londres. Au cours de ces années 1785/86 l'Angleterre connaît une de ses périodes de développement industriel les plus brillantes.

De ce séjour en Angleterre il rapporte une anecdote, en relation avec ses préoccupations au moment où il écrit et tente de combattre la tendance de l'État à augmenter les impôts : "Un jour je vis entre chez moi un couple de maçons avec des briques et du mortier. Je n'apercevais aucune réparation à faire ; mais j'avais deux fenêtres à ma chambre : le Parlement ou plutôt le ministre venait de décréter l'impôt des portes et fenêtres et mon hôte ayant calculé qu'une fenêtre suffisait pour notre travail et notre toilette, il fit murer l'autre. Je réfléchis alors que j'aurais une jouissance de moins et que ma fenêtre murée ne rapporterait rien à la trésorerie. C'est peut-être la première de mes réflexions sur l'économie politique."

Le séjour en Angleterre va s'achever de façon assez dramatique car en 1787 JB.Say raccompagne à Bordeaux son employeur qui s'y rend et qui mourra lors de ce voyage. De retour à Paris il lui faut trouver un nouvel employeur. C'est Clavière protestant Genevois comme son père et administrateur gérant d'une compagnie d'assurances sur la vie qui va lui fournir son nouvel emploi, comme employé de banque. Il a alors 21 ans.

En 1789 il écrit une courte pièce "la tante et le prétendu", puis "le Curé amoureux" pièce qui sera représentée dans un théâtre du boulevard ; reprise par la suite par un autre auteur elle sera rejouée plusieurs fois. La tonalité de la pièce est celle de l'air du temps marquée par la lutte anticléricale. Son activité d'écrivain de théâtre s'étendra jusqu'en 1795 où il écrit un opéra comique : "les deux perdrix".le milieu dans le quel il évolue alors est celui de jeunes écrivains artistes et littérateurs de l'époque. Ces liens avec ces derniers devaient être assez forts puisqu'il part avec eux dans la compagnie des arts faire la campagne de l'an II en Champagne.

===Les Girondins ===

L'entrée de J.B. Say dans la compagnie d'assurance de Clavière ne marque pas seulement un changement d'employeur mais aussi un véritable tournant dans sa vie. En devenant un des collaborateurs de Clavière il entre dans le groupe des Girondins et se rapproche de l'Atelier de [[Mirabeau]].

A 21 ans, J.B. Say est un partisan enthousiaste de la Révolution. Il est républicain et ne cessera jamais de l'être. Il va au cours de cette même période remplir des fonctions de grouillot (s'occupant des abonnements) dans le journal de Mirabeau qui est le [[Courrier de Provence]]. Il est donc plongé au cœur de l'action politique même si c'est par une toute petite porte.

L'économie politique savante qui a nourri en partie la classe politique révolutionnaire coexiste chez une partie des financiers et des protestants en particulier avec d'autres sources, anglaises surtout, puisque c'est chez Clavière que le jeune JB. Say lira pour la première fois en anglais la [[Richesse des Nations]] d' [[Adam Smith]]. À côté d'une culture nationale accessible à la seule élite cultivée et de celle, populaire, largement opposée à la première, on trouve une culture plus cosmopolite ou plus ouverte vers l'étranger et surtout vers les anglo-saxons par le biais des protestants. C'est de cette dernière que J.B. Say est issu. Son opposition ultérieure aux thèses de la physiocratie est cohérente avec toute son expérience de métier et toute sa culture familiale.

==Journaliste sous la Révolution==

La mort de Clavière et le développement de la [[Terreur (Révolution française)|Terreur]] marquent pour J.B. Say un nouveau tournant dans sa vie.
Chamfort, Guinguené et Andrieux lui proposent de fonder une revue paraissant tous les dix jours et ayant une ambition encyclopédique : La Décade philosophique, littéraire et politique. Elle est fondée le 10 Floréal, an II. Le véritable promoteur de la revue est Guinguené. Il éditait un journal à destination des paysans, la Feuille villageoise, dont il doit interrompre la publication lors de la Terreur. Guinguené se réservait les articles d'orientation générale portant sur la philosophie (ce qui signifie à l'époque l'orientation politique générale sur la société et sur l'instruction). J.B.Say contribue à la revue sous la signature de S, JBS, ou Boniface Véridick. Il rédige des articles de circonstances sur les questions littéraires, de théâtre, de poésie ou de compte-rendus d'ouvrages. J.B. Say conservera la fonction de la rédaction générale jusqu'à sa nomination au Tribunat. Les références que J.B. Say utilise dans la Décade témoignent de son expérience personnelle et de ses liens avec la culture anglo-saxonne. Il se réfère plus facilement à [[Jonathan Swift|Swift]] ou à [[Benjamin Franklin|Franklin]] plus qu'à [[Rome antique|Rome]] ou [[Grèce antique|Athènes]]. Il traduira plusieurs textes de Franklin pour la revue. Avec J.B. Say, on retrouve son frère de deux ans plus jeune, Horace, né en 1769, mort en 1799 dans les armées de Napoléon, au siège de [[Saint-Jean-d'Acre]].

==Industriel sous l'Empire==

Say débuta en tant qu'employé dans une Banque parisienne dirigée par Clavière (qui deviendra par la suite ministre des finances). En 1803, il publia son œuvre la plus connue, "''Traité d'économie politique''". [[Napoléon Bonaparte]] lui demanda de réécrire certaines parties de son traité afin de mettre en avant l'économie de guerre basée sur le [[protectionnisme]] et les régulations. Le refus de Say l'empêcha de publier une seconde édition du traité, et il fut revoqué du Tribunat en 1804, après avoir passé quatre années à la tête de la section financière.


'''JB. Say industriel à Auchy'''
'''JB. Say industriel à Auchy'''
Γραμμή 88: Γραμμή 54:
Le financement de son entreprise lui est fourni par Isaac Jules Grivel qui s'était associé avec Étienne Delessert pour l'achat de l'abbaye d'[[Auchy-lès-Hesdin|Auchy]] dans le [[Pas-de-Calais]]. Les travaux d'aménagement furent considérables puisqu'il fallut utiliser une chute d'eau importante pour actionner la machine hydraulique et ensuite aménager une route pour transporter les produits. C'est à cette occasion après les travaux de mécanicien, d'ingénieur et d'architecte qu'il entrera en contact avec une main d'œuvre directement issue de la paysannerie .
Le financement de son entreprise lui est fourni par Isaac Jules Grivel qui s'était associé avec Étienne Delessert pour l'achat de l'abbaye d'[[Auchy-lès-Hesdin|Auchy]] dans le [[Pas-de-Calais]]. Les travaux d'aménagement furent considérables puisqu'il fallut utiliser une chute d'eau importante pour actionner la machine hydraulique et ensuite aménager une route pour transporter les produits. C'est à cette occasion après les travaux de mécanicien, d'ingénieur et d'architecte qu'il entrera en contact avec une main d'œuvre directement issue de la paysannerie .
Nous ne savons pas si dans la filature de J.B. Say il y avait des enfants comme employés, bien que cela soit probable mais ce qui l'est moins ( aucun documents que nous avons pu consulter ne porte une telle mention), c'est qu'il ait utilisé les enfants des hospices.<br />
Nous ne savons pas si dans la filature de J.B. Say il y avait des enfants comme employés, bien que cela soit probable mais ce qui l'est moins ( aucun documents que nous avons pu consulter ne porte une telle mention), c'est qu'il ait utilisé les enfants des hospices.<br />
La filature débuta avec 80 ouvriers à des métiers qu'actionnait un moteur hydraulique, l'affaire se développa rapidement et 1810, accrue de bâtiments nouveaux, la manufacture occupait 400 ouvriers ; on y filait 100 kilos de coton par jour, le bénéfice réalisé était de 10 francs par kilo soit 300 000 francs par an dont un tiers passé à l'entretien des mécaniques. En 1810 toujours, le préfet du Pas-de-Calais désigna J.B. Say pour participer à un conseil des fabriques et manufactures.
La filature débuta avec 80 ouvriers à des métiers qu'actionnait un moteur hydraulique, l'affaire se développa rapidement et 1810, accrue de bâtiments nouveaux, la manufacture occupait 400 ouvriers<ref name="Derouin"/> ; on y filait 100 kilos de coton par jour, le bénéfice réalisé était de 10 francs par kilo soit 300 000 francs par an dont un tiers passé à l'entretien des mécaniques. En 1810 toujours, le préfet du Pas-de-Calais désigna Say pour participer à un conseil des fabriques et manufactures.


A l'appui de sa proposition, il écrit à propos de J.B. Say : "Très actif et très laborieux, il pourrait se déplacer pour assister aux séances à Paris mais avec peine car il est l'âme de cet établissement ; il a reçu une éducation soignée ; il fut tribun et coopérateur d'un ouvrage périodique ; il s'énonce et écrit bien ; il jouit d'une fort bonne réputation ; cet établissement, qui subsiste depuis plus de cinq ans, va toujours croissant surtout depuis quatre ans que l'on y a adopté une machine hydraulique qui fait tourner la majeure partie des mécaniques. L'établissement sera doublé dans deux ans à en juger d'après les préparatifs que l'on remarque. " La question sociale le préoccupe même si c'est dans une optique paternaliste qu'il semble l'avoir abordée. Son ami Pyrame de Candolle rapporte que : " au lieu de payer ses ouvriers le samedi, il les payait le lundi. Il obtenait par là que leur solde servait pendant la semaine à nourrir leur famille et qu'il ne restait que l'excédent pour le cabaret du dimanche. " Dans des remarques éparses, J.B. Say se plaint de ce que les ouvriers de sa filature ne semblent lui avoir aucune reconnaissance pour tous les efforts qu'il fait dans une gestion fort différente de celle de ses concurrents. Et il dira à ce propos qu'il " est plus difficile de faire vivre 4 à 500 hommes, que de les faire tuer." C'est au cours de cette période d'activité industrielle dans le Pas-de-Calais qu'il est amené à intervenir en réponse à une enquête du gouvernement sur les mesures à prendre dans le cadre du blocus continental. Dans la lettre qu'il adresse au Préfet. À la question posée de savoir s'il convient " d'interdire l'importation en France des cotons filés étrangers " il répond par une argumentation détaillée en envisageant les différents cas de figure. Sa position n'est pas ce que l'on pourrait attendre : purement libre échangiste. Il distingue le cas des filatures qui produisent des cotons grossiers ( les filatures françaises ) des filatures qui utilisent les filets fins que les fabriques françaises ne produisent pas. Il propose donc des mesures qui permettent d'avantager les filateurs de coton grossier sans désavantager les filatures qui ont besoin des fils anglais. Il conclut : Il semble donc que pour rétablir l'équilibre et même pour procurer au fileur français un avantage qui peut exclure pour lui la concurrence au moins des Numéros, bas et moyens, il conviendrait de doubler et au-delà le droit ( de douane ) actuel. (...) Mais une mesure qui serait à la fois favorable à tous les genres de manufacture de coton, à tous les consommateurs et en même temps contraire aux ventes des étrangers, serait l'abolition du droit impolitique qui se perçoit à l'introduction en France des cotons en laine et qui est actuellement de 66 francs par quintal décimal. " A travers une argumentation serrée et habile, puisqu'elle tient compte de l'opinion protectionniste, ce qu'il propose, c'est en réalité une diminution générale des droits de douane sur les cotons avec le maintien de droits partiels.
A l'appui de sa proposition, il écrit à propos de J.B. Say : "Très actif et très laborieux, il pourrait se déplacer pour assister aux séances à Paris mais avec peine car il est l'âme de cet établissement ; il a reçu une éducation soignée ; il fut tribun et coopérateur d'un ouvrage périodique ; il s'énonce et écrit bien ; il jouit d'une fort bonne réputation ; cet établissement, qui subsiste depuis plus de cinq ans, va toujours croissant surtout depuis quatre ans que l'on y a adopté une machine hydraulique qui fait tourner la majeure partie des mécaniques. L'établissement sera doublé dans deux ans à en juger d'après les préparatifs que l'on remarque. " La question sociale le préoccupe même si c'est dans une optique paternaliste qu'il semble l'avoir abordée. Son ami Pyrame de Candolle rapporte que : " au lieu de payer ses ouvriers le samedi, il les payait le lundi. Il obtenait par là que leur solde servait pendant la semaine à nourrir leur famille et qu'il ne restait que l'excédent pour le cabaret du dimanche. " Dans des remarques éparses, J.B. Say se plaint de ce que les ouvriers de sa filature ne semblent lui avoir aucune reconnaissance pour tous les efforts qu'il fait dans une gestion fort différente de celle de ses concurrents. Et il dira à ce propos qu'il " est plus difficile de faire vivre 4 à 500 hommes, que de les faire tuer." C'est au cours de cette période d'activité industrielle dans le Pas-de-Calais qu'il est amené à intervenir en réponse à une enquête du gouvernement sur les mesures à prendre dans le cadre du blocus continental. Dans la lettre qu'il adresse au Préfet. À la question posée de savoir s'il convient " d'interdire l'importation en France des cotons filés étrangers " il répond par une argumentation détaillée en envisageant les différents cas de figure. Sa position n'est pas ce que l'on pourrait attendre : purement libre échangiste. Il distingue le cas des filatures qui produisent des cotons grossiers ( les filatures françaises ) des filatures qui utilisent les filets fins que les fabriques françaises ne produisent pas. Il propose donc des mesures qui permettent d'avantager les filateurs de coton grossier sans désavantager les filatures qui ont besoin des fils anglais. Il conclut : Il semble donc que pour rétablir l'équilibre et même pour procurer au fileur français un avantage qui peut exclure pour lui la concurrence au moins des Numéros, bas et moyens, il conviendrait de doubler et au-delà le droit ( de douane ) actuel. (...) Mais une mesure qui serait à la fois favorable à tous les genres de manufacture de coton, à tous les consommateurs et en même temps contraire aux ventes des étrangers, serait l'abolition du droit impolitique qui se perçoit à l'introduction en France des cotons en laine et qui est actuellement de 66 francs par quintal décimal. " A travers une argumentation serrée et habile, puisqu'elle tient compte de l'opinion protectionniste, ce qu'il propose, c'est en réalité une diminution générale des droits de douane sur les cotons avec le maintien de droits partiels.
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=== Enseignant sous la Restauration ===
=== Enseignant sous la Restauration ===


Il publia la seconde édition de son Traité après la première abdication de Napoléon en [[1814]]. La [[Restauration française|restauration]] de la royauté lui permit d'être reconnu en France. Grâce à ses nombreux ouvrages d'économie politique, il fut invité à donner des conférences à l'Athénée Royale en [[1816]], et fut nommé, en 1819, professeur à la chaire d'économie industrielle au [[Conservatoire national des arts et métiers]]<ref>Les cours d'économie qu'il a donnés au CNAM ont été publiés dans "''Cours d'économie politique pratique''" (1828).</ref>. Cette même année il participa à la fondation de l'''École Spéciale de Commerce et d'Industrie'' qui devint par la suite [[ESCP-EAP]], puis en [[1831]], peu de temps avant sa mort, il fut nommé au [[Collège de France]], où il occupa la première chaire d'économie. Jean-Baptiste Say est mort le 14 novembre 1832 à Paris et enterré au [[cimetière du Père-Lachaise]]. À sa mort, il était l'économiste français le plus connu<ref>"''Say (Jean-Baptiste)''", Encyclopédie thématique Universalis, Pierre-Louis Reynaud, 2005, p.3842.</ref>.
Il publia la seconde édition de son Traité après la première abdication de Napoléon en [[1814]]. La [[Restauration française|restauration]] de la royauté lui permit d'être reconnu en France. Grâce à ses nombreux ouvrages d'économie politique, il fut invité à donner des conférences à l'Athénée Royale en [[1816]], et fut nommé, en 1819, professeur à la chaire d'économie industrielle au [[Conservatoire national des arts et métiers]]<ref>Les cours d'économie qu'il a donnés au CNAM ont été publiés dans "''Cours d'économie politique pratique''" (1828).</ref>. Cette même année il participa à la fondation de l'''École Spéciale de Commerce et d'Industrie'' qui devint par la suite [[ESCP-EAP]], puis en [[1830]], peu de temps avant sa mort, il fut nommé au [[Collège de France]], où il occupa la première chaire d'économie politique<ref name="Derouin"/>. Jean-Baptiste Say est mort le 14 novembre 1832 à Paris et enterré au [[cimetière du Père-Lachaise]]. À sa mort, il était l'économiste français le plus connu<ref>"''Say (Jean-Baptiste)''", Encyclopédie thématique Universalis, Pierre-Louis Reynaud, 2005, p.3842.</ref>.


==Citations==
== Pensée ==


Sur l'impôt:
Sur l'impôt:


« Pour encourager la pèche de la baleine, le gouvernement anglais prohibe les huiles végétales que nous brûlons en France dans les lampes à courant d'air. Qu'en résulte-t-il? C'est qu'une de ces lampes, qui coûte à un Français 60 francs par année, coûte 150 francs à un Anglais. C'est pour favoriser la marine et multiplier les matelots, dit-on, que chaque bec de lampe coûte aux Anglais 90 francs de plus qu'en France. En ce cas, c'est multiplier les matelots par le moyen d’un commerce où l'on perd : il vaudrait mieux les multiplier par un commerce lucratif. »
* « Pour encourager la pèche de la baleine, le gouvernement anglais prohibe les huiles végétales que nous brûlons en France dans les lampes à courant d'air. Qu'en résulte-t-il? C'est qu'une de ces lampes, qui coûte à un Français 60 francs par année, coûte 150 francs à un Anglais. C'est pour favoriser la marine et multiplier les matelots, dit-on, que chaque bec de lampe coûte aux Anglais 90 francs de plus qu'en France. En ce cas, c'est multiplier les matelots par le moyen d’un commerce où l'on perd : il vaudrait mieux les multiplier par un commerce lucratif. »


« Un ouvrier laborieux, m'a-t-on dit, avait coutume de travailler à la lumière. Il avait calculé que, dans sa veillée, il brûlait une chandelle de 4 sous et gagnait 8 sous par son ouvrage. Un impôt sur les suifs et un autre sur la fabrication des chandelles ont augmenté de 5 sous la dépense de son luminaire, qui est devenu ainsi plus coûteux que la valeur du produit qu'il pouvait éclairer. Aussitôt la nuit venue, l'ouvrier est demeuré les bras croisés; il a perdu les 4 sous que son ouvrage lui pouvait procurer sans que le fisc ait rien perçu au sujet de cette production. Une semblable perte doit être multipliée par le nombre des ouvriers d'une ville et par le nombre des jours de l'année. »
* « Un ouvrier laborieux, m'a-t-on dit, avait coutume de travailler à la lumière. Il avait calculé que, dans sa veillée, il brûlait une chandelle de 4 sous et gagnait 8 sous par son ouvrage. Un impôt sur les suifs et un autre sur la fabrication des chandelles ont augmenté de 5 sous la dépense de son luminaire, qui est devenu ainsi plus coûteux que la valeur du produit qu'il pouvait éclairer. Aussitôt la nuit venue, l'ouvrier est demeuré les bras croisés; il a perdu les 4 sous que son ouvrage lui pouvait procurer sans que le fisc ait rien perçu au sujet de cette production. Une semblable perte doit être multipliée par le nombre des ouvriers d'une ville et par le nombre des jours de l'année. »


===L'économie de l'offre===
===L'économie de l'offre===
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Keynes, quant à lui, nous dit que c'est car il y a de l'offre qu'il y a de la demande : les crises de sur-production sont impossibles.
Keynes, quant à lui, nous dit que c'est car il y a de l'offre qu'il y a de la demande : les crises de sur-production sont impossibles.


On doit à Jean-Baptiste Say la division tripartite qui est restée classique : [[production]], [[répartition]], [[consommation]].
On doit à Jean-Baptiste Say la division tripartite qui est restée classique : [[production]], [[répartition]], [[consommation]]<ref name="Derouin"/>.


=== La Loi de Say ===
=== La Loi de Say ===
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{{Wikisource}}
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* [1800] Olbie, ou essai sur les moyens de reformer les mœurs d'une nation, Deterville.
* 1800 : ''Olbie, ou essai sur les moyens de reformer les mœurs d'une nation'', Deterville.
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* 1815 : ''Catéchisme économie politique ou Instruction familière qui montre de quelle façon les richesses sont produites, distribuées et consommées dans la société; ouvrage fonde sur les faits, et utile aux différentes classes d 'hommes, en ce qu'il indique les avantages que chacun peut retirer de sa position et de ses talents'', lre ed., Crapelet.
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* 1820 : ''Lettres a M. Malthus sur différents sujets économie politique, notamment sur les causes de la stagnation générale du commerce'', Bossange.
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* 1821 : ''Catéchisme économie politique ou Instruction familière qui montre de quelle façon les richesses sont produites, distribuées et consommées dans la société'', 2e ed. Bossange.
* [1824]" De la balance des consommations avec les productions ", dans Say (1848) pp. 250-260.
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* 1827 : ''Compte rendu de Malthus "Definitions in Political Economy"'', Revue Encyclopédique, vol. 33 pp. 494-496.
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* 1828 : ''Discours d'ouverture au cours économie industrielle'', dans Say [1848], pp. 148-161.
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* 1828-1829 Cours complet économie politique pratique, ouvrage destine d mettre sous les yeux des hommes d 'État, des propriétaires fonciers et des capitalistes, des savants des agriculteurs, des manufacturiers, des négociants et en général de tous les citoyens L'économie des sociétés, Guillaumin et Cie (1852).
* [1833] Mélange et Correspondance économie politique, Chamerot.
* 1833 : ''Mélange et Correspondance économie politique'', Chamerot.
* [1848] Œuvres diverses de J-B. Say, Guillaumin.
* 1848 : ''Œuvres diverses de Jean-Baptiste Say'', Guillaumin.


===Édition récente des oeuvres complètes de J.B. SAY===
===Édition récente des oeuvres complètes de J.B. SAY===
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* ''Leçons d'économie politique'', texte introduction et notes par G. Jacoud et Ph. Steiner, Volume IV des Œuvres complètes de J.-B. Say éditées par Emmanuel Blanc, Pierre-Henri Goutte, Gilles Jacoud, Claude Mouchot, Jean-Piere Potier, Michèle Saquin, Philippe Steiner et André Tiran Coordonnateur.
* ''Leçons d'économie politique'', texte introduction et notes par G. Jacoud et Ph. Steiner, Volume IV des Œuvres complètes de J.-B. Say éditées par Emmanuel Blanc, Pierre-Henri Goutte, Gilles Jacoud, Claude Mouchot, Jean-Piere Potier, Michèle Saquin, Philippe Steiner et André Tiran Coordonnateur.


== Références ==
== Notes et références ==
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{{Article détaillé|Liste des économistes célèbres|Loi de Say}}

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— [2003] Jean-Baptiste Say nouveaux regards sur son Œuvre, ss ; la direction de avec JP. Potier, Economica, Paris.


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* [[Thomas Sowell|Sowell, T.]], ''Say's Law: An Historical Analysis'', 1972, Princeton University Press.


== Voir aussi ==
VALYNSEELE, J. [1971] Les Say et leurs alliances. I 'étonnante aventure d 'une famille cévenole, Paris, chez l'auteur.
=== Liens internes ===
* [[Liste des économistes célèbres]]
* [[Loi de Say]]
* [[École autrichienne d'économie]]


=== Liens externes ===
=== Liens externes ===

Έκδοση από την 00:49, 19 Δεκεμβρίου 2007

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Jean-Baptiste Say, (né à Lyon, le 5 janvier 1767 et mort à Paris le 14 novembre 1832), est le principal économiste classique français[1]; il était également journaliste et industriel français. Il est connu pour avoir élaboré la loi de Say (ou loi des débouchés).

Biographie

Famille et formation

La famille Say est une famille d'origine protestante, issue de l'arrondissement de Florac, en Lozère. Elle quitte la région avec la révocation de l'Edit de Nantes et fuit à Genève où nait le père de Jean-Baptiste Say le 7 mai 1739. Il retourne à Lyon où il devient l'employé d'un négociant, Castanet, né de parents protestants de Nîmes et dont il épousera la fille Françoise en 1765. Il pratique alors le négoce de soieries. Jean-Baptiste Say nait deux ans après leur mariage, le 5 janvier 1767. Il eut un frère, Horace, de deux ans plus jeunes.

Ses premières années d'existence se passent à Lyon, où son père lui fait dispenser une éducation relativement libérale, en particulier avec la volonté de soustraire ses fils à l'influence de l'Église et de son système d'éducation. C'est sans doute une des raisons pour laquelle Say ira en pension à Ecully pour y suivre les cours de deux italiens dont l'enseignement différait sensiblement des règles lourdes du cadre contrôlé par l'Église.

Le déménagement de la famille à Paris marque un tournant dans sa vie et il commence à 15 ans son apprentissage en travaillant comme grouillot dans une maison de commerce, du fait des revers de la fortune familiale.

Au gré de changements de fortune familiale, il peut finalement se rendre en Angleterre trois ans plus tard, accompagné de son frère Horace. L'objectif du voyage est de se former aux pratiques commerciales et à la langue anglaises. Il durera deux ans. Au cours de ces années 1785-1786 l'Angleterre connaît une de ses périodes de développement industriel les plus brillantes et Say est aux premières loges pour l'observer.

Son séjour s'achève brutalement quand son employeur meurt et il rentre alors à Paris. Clavière, un assureur, protestant Genevois comme son père, l'embauche comme employé de banque. Il a alors 21 ans.

En 1789, il écrit une courte pièce la tante et le prétendu, puis le Curé amoureux, pièce anticléricale qui sera représentée dans un théâtre du boulevard. Son activité d'écrivain de théâtre s'étendra jusqu'en 1795 où il écrit un opéra comique : les deux perdrix.

La Révolution française

L'entrée de Say dans la compagnie d'assurance de Clavière marque un véritable tournant dans sa vie. En devenant un des collaborateurs de Clavière il entre dans le groupe des Girondins et se rapproche de l'Atelier de Mirabeau. Il est alors à 21 ans un partisan enthousiaste de la Révolution française. Il est républicain et ne cessera jamais de l'être. Il va au cours de cette même période remplir des fonctions de grouillot (s'occupant des abonnements) dans le journal de Mirabeau qui est le Courrier de Provence. C'est chez Clavière que Say lira pour la première fois en anglais la Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations, publiée par Adam Smith en 1776.

La mort de Clavière et le développement de la Terreur marquent pour Say un nouveau tournant. Chamfort, Guinguené et Andrieux lui proposent de fonder une revue paraissant tous les dix jours et ayant une ambition encyclopédique : La Décade philosophique, littéraire et politique. Elle est fondée le 10 Floréal, an II. Say contribue à la revue en rédigeant des articles de circonstances sur les questions littéraires, de théâtre, de poésie ou de compte-rendus d'ouvrages. Il conservera la fonction de la rédaction générale jusqu'à sa nomination au Tribunat. Les références que Say utilise dans la Décade témoignent de son expérience personnelle et de ses liens avec la culture anglo-saxonne. Il se réfère plus facilement à Swift ou à Franklin qu'à Rome ou Athènes.

Industriel sous l'Empire

Say débuta en tant qu'employé dans une Banque parisienne dirigée par Clavière (qui deviendra par la suite ministre des finances). En 1803, il publia son œuvre la plus connue, "Traité d'économie politique". Napoléon Bonaparte lui demanda de réécrire certaines parties de son traité afin de mettre en avant l'économie de guerre basée sur le protectionnisme et les régulations. Le refus de Say l'empêcha de publier une seconde édition du traité, et il fut revoqué du Tribunat en 1804, après avoir passé quatre années à la tête de la section financière.

JB. Say industriel à Auchy

L'élimination du Tribunat contraint JB. Say, dés lors qu'il n'accepte pas de se laisser acheter par le régime et d'occuper le poste de directeur des droits réunis de l'Allier à chercher un autre moyen d'existence. En effet les dispositions prises par Bonaparte lui interdisent toute activité comme journaliste, sa 2° édition du Traité est interdite. L'Empire va donc être pour lui et ses compagnons de la Décade une longue traversée du Désert. Mais il est le seul qui fasse une réorientation aussi radicale et qui prenne autant de risques. Sans doute à partir de ce moment là est-il amené à renouer des liens plus étroits avec ses relations protestantes et genevoises avec lesquelles au reste il semble qu'il ne se soit jamais brouillé. Il va préparer son expérience d'industriel avec soin en apprenant d'abord à manier les machines des métiers à tisser qui se trouvaient dans les murs du conservatoire des arts et métiers et qui avaient été ramenés par les armées de la Révolution pour certaines. Il fait son "apprentissage avec son fils Horace. Que JB Say ait tenté sa chance du côté de la production de coton cela correspond à une situation dans laquelle les débuts de l'Empire sont marqués par le vrai démarrage de cette industrie qui va peser d'un poids important par la suite dans l'industrie française et dans la définition de la politique commerciale extérieure de la France.

Le financement de son entreprise lui est fourni par Isaac Jules Grivel qui s'était associé avec Étienne Delessert pour l'achat de l'abbaye d'Auchy dans le Pas-de-Calais. Les travaux d'aménagement furent considérables puisqu'il fallut utiliser une chute d'eau importante pour actionner la machine hydraulique et ensuite aménager une route pour transporter les produits. C'est à cette occasion après les travaux de mécanicien, d'ingénieur et d'architecte qu'il entrera en contact avec une main d'œuvre directement issue de la paysannerie . Nous ne savons pas si dans la filature de J.B. Say il y avait des enfants comme employés, bien que cela soit probable mais ce qui l'est moins ( aucun documents que nous avons pu consulter ne porte une telle mention), c'est qu'il ait utilisé les enfants des hospices.
La filature débuta avec 80 ouvriers à des métiers qu'actionnait un moteur hydraulique, l'affaire se développa rapidement et 1810, accrue de bâtiments nouveaux, la manufacture occupait 400 ouvriers[1] ; on y filait 100 kilos de coton par jour, le bénéfice réalisé était de 10 francs par kilo soit 300 000 francs par an dont un tiers passé à l'entretien des mécaniques. En 1810 toujours, le préfet du Pas-de-Calais désigna Say pour participer à un conseil des fabriques et manufactures.

A l'appui de sa proposition, il écrit à propos de J.B. Say : "Très actif et très laborieux, il pourrait se déplacer pour assister aux séances à Paris mais avec peine car il est l'âme de cet établissement ; il a reçu une éducation soignée ; il fut tribun et coopérateur d'un ouvrage périodique ; il s'énonce et écrit bien ; il jouit d'une fort bonne réputation ; cet établissement, qui subsiste depuis plus de cinq ans, va toujours croissant surtout depuis quatre ans que l'on y a adopté une machine hydraulique qui fait tourner la majeure partie des mécaniques. L'établissement sera doublé dans deux ans à en juger d'après les préparatifs que l'on remarque. " La question sociale le préoccupe même si c'est dans une optique paternaliste qu'il semble l'avoir abordée. Son ami Pyrame de Candolle rapporte que : " au lieu de payer ses ouvriers le samedi, il les payait le lundi. Il obtenait par là que leur solde servait pendant la semaine à nourrir leur famille et qu'il ne restait que l'excédent pour le cabaret du dimanche. " Dans des remarques éparses, J.B. Say se plaint de ce que les ouvriers de sa filature ne semblent lui avoir aucune reconnaissance pour tous les efforts qu'il fait dans une gestion fort différente de celle de ses concurrents. Et il dira à ce propos qu'il " est plus difficile de faire vivre 4 à 500 hommes, que de les faire tuer." C'est au cours de cette période d'activité industrielle dans le Pas-de-Calais qu'il est amené à intervenir en réponse à une enquête du gouvernement sur les mesures à prendre dans le cadre du blocus continental. Dans la lettre qu'il adresse au Préfet. À la question posée de savoir s'il convient " d'interdire l'importation en France des cotons filés étrangers " il répond par une argumentation détaillée en envisageant les différents cas de figure. Sa position n'est pas ce que l'on pourrait attendre : purement libre échangiste. Il distingue le cas des filatures qui produisent des cotons grossiers ( les filatures françaises ) des filatures qui utilisent les filets fins que les fabriques françaises ne produisent pas. Il propose donc des mesures qui permettent d'avantager les filateurs de coton grossier sans désavantager les filatures qui ont besoin des fils anglais. Il conclut : Il semble donc que pour rétablir l'équilibre et même pour procurer au fileur français un avantage qui peut exclure pour lui la concurrence au moins des Numéros, bas et moyens, il conviendrait de doubler et au-delà le droit ( de douane ) actuel. (...) Mais une mesure qui serait à la fois favorable à tous les genres de manufacture de coton, à tous les consommateurs et en même temps contraire aux ventes des étrangers, serait l'abolition du droit impolitique qui se perçoit à l'introduction en France des cotons en laine et qui est actuellement de 66 francs par quintal décimal. " A travers une argumentation serrée et habile, puisqu'elle tient compte de l'opinion protectionniste, ce qu'il propose, c'est en réalité une diminution générale des droits de douane sur les cotons avec le maintien de droits partiels.

Enseignant sous la Restauration

Il publia la seconde édition de son Traité après la première abdication de Napoléon en 1814. La restauration de la royauté lui permit d'être reconnu en France. Grâce à ses nombreux ouvrages d'économie politique, il fut invité à donner des conférences à l'Athénée Royale en 1816, et fut nommé, en 1819, professeur à la chaire d'économie industrielle au Conservatoire national des arts et métiers[2]. Cette même année il participa à la fondation de l'École Spéciale de Commerce et d'Industrie qui devint par la suite ESCP-EAP, puis en 1830, peu de temps avant sa mort, il fut nommé au Collège de France, où il occupa la première chaire d'économie politique[1]. Jean-Baptiste Say est mort le 14 novembre 1832 à Paris et enterré au cimetière du Père-Lachaise. À sa mort, il était l'économiste français le plus connu[3].

Pensée

Sur l'impôt:

  • « Pour encourager la pèche de la baleine, le gouvernement anglais prohibe les huiles végétales que nous brûlons en France dans les lampes à courant d'air. Qu'en résulte-t-il? C'est qu'une de ces lampes, qui coûte à un Français 60 francs par année, coûte 150 francs à un Anglais. C'est pour favoriser la marine et multiplier les matelots, dit-on, que chaque bec de lampe coûte aux Anglais 90 francs de plus qu'en France. En ce cas, c'est multiplier les matelots par le moyen d’un commerce où l'on perd : il vaudrait mieux les multiplier par un commerce lucratif. »
  • « Un ouvrier laborieux, m'a-t-on dit, avait coutume de travailler à la lumière. Il avait calculé que, dans sa veillée, il brûlait une chandelle de 4 sous et gagnait 8 sous par son ouvrage. Un impôt sur les suifs et un autre sur la fabrication des chandelles ont augmenté de 5 sous la dépense de son luminaire, qui est devenu ainsi plus coûteux que la valeur du produit qu'il pouvait éclairer. Aussitôt la nuit venue, l'ouvrier est demeuré les bras croisés; il a perdu les 4 sous que son ouvrage lui pouvait procurer sans que le fisc ait rien perçu au sujet de cette production. Une semblable perte doit être multipliée par le nombre des ouvriers d'une ville et par le nombre des jours de l'année. »

L'économie de l'offre

L'économie de l'offre, dans la tradition de Say, s'oppose à l'économie de la demande, qui est celle de Malthus et plus tard de Keynes.

Selon Say, c'est l'offre qui créait sa demande. Les consommateurs utilisent intégralement leur revenu. Pour créer de la croissance, il faut donc stimuler l'offre. Keynes, quant à lui, nous dit que c'est car il y a de l'offre qu'il y a de la demande : les crises de sur-production sont impossibles.

On doit à Jean-Baptiste Say la division tripartite qui est restée classique : production, répartition, consommation[1].

La Loi de Say

Πρότυπο:Article détaillé

La loi de Say, ou loi des débouchés, prévoit que « plus les producteurs sont nombreux et les productions multiples, plus les débouchés sont faciles, variés et vastes ». Dans une économie où la concurrence est libre et parfaite, les crises de surproduction sont impossibles. Il ne peut y avoir de déséquilibre global dans les économies de marché et de libre entreprise, il y a un équilibrage spontané des flux économiques (production = consommation, épargne = investissement). Say ne nie pas la possible existence d'excédents, mais les crises de surproduction ne touchent, pour lui, que certains secteurs et ne sont pas durables. Cette loi est parfois réduite à tort à la formule « toute offre crée sa propre demande ». Un meilleur résumé de cette approche serait : « on ne dépense jamais que l'argent qu'on a gagné ». Keynes critiqua cette loi en la considérant comme irréaliste

Œuvres

  • 1800 : Olbie, ou essai sur les moyens de reformer les mœurs d'une nation, Deterville.
  • 1803 : Traité d'économie politique ou simple exposition de la manière dont se forment, se distribuent et se composent les richesses, lre ed., Crapelet.
  • 1814 : Traite économie politique, 2c ed., Deterville.
  • 1815 : De l'Angleterre et des Anglais, Bertrand.
  • 1815 : Catéchisme économie politique ou Instruction familière qui montre de quelle façon les richesses sont produites, distribuées et consommées dans la société; ouvrage fonde sur les faits, et utile aux différentes classes d 'hommes, en ce qu'il indique les avantages que chacun peut retirer de sa position et de ses talents, lre ed., Crapelet.
  • 1818 : Lettre a Ternaux aine, dans Ternaux [1818], pp. 33-50
  • 1818 : Des canaux de navigation dans l'état actuel de la France, Deterville.
  • 1818 : De l'importance du port de la Villette, Deterville.
  • 1819 : Traite d'économie politique, 4e ed., Deterville.
  • 1820 : Lettres a M. Malthus sur différents sujets économie politique, notamment sur les causes de la stagnation générale du commerce, Bossange.
  • 1821 : Catéchisme économie politique ou Instruction familière qui montre de quelle façon les richesses sont produites, distribuées et consommées dans la société, 2e ed. Bossange.
  • 1824 : De la balance des consommations avec les productions, dans Say (1848) pp. 250-260.
  • 1825 : Examen critique du discours de M. MacCulloch sur L'économie politique, dans Say [1848] pp. 260279.
  • 1826 : Catéchisme économie politique, 3e ed., Aime André.
  • 1826 : De L'économie politique moderne, esquisse générale de cette science, de sa nomenclature, de son histoire et de sa bibliographie, Encyclopédie progressive vol. 1~ pp. 217-304.
  • 1826 : Traite économie politique, 5e ed., Calmann-Levy (1971).
  • 1826 : De la crise commerciale, Revue Encyclopédique, vol. 32~ pp. 40~45.
  • 1827 : Compte rendu de Malthus "Definitions in Political Economy", Revue Encyclopédique, vol. 33 pp. 494-496.
  • 1828 : Discours d'ouverture au cours économie industrielle, dans Say [1848], pp. 148-161.
  • 1828-1829 Cours complet économie politique pratique, ouvrage destine d mettre sous les yeux des hommes d 'État, des propriétaires fonciers et des capitalistes, des savants des agriculteurs, des manufacturiers, des négociants et en général de tous les citoyens L'économie des sociétés, Guillaumin et Cie (1852).
  • 1833 : Mélange et Correspondance économie politique, Chamerot.
  • 1848 : Œuvres diverses de Jean-Baptiste Say, Guillaumin.

Édition récente des oeuvres complètes de J.B. SAY

  • Traité d'économie politique, ou simple exposition de la manière dont se forment, se distribuent, et se consomment les richesses, T. 1-2, édition Variorum des 6 éditions, édité par C. Mouchot, Jean-Pierre Potier, Jean-Michel Servet. Paris, Philippe Steiner, André Tiran, Volume I des Œuvres complètes de J.-B. Say éditées par Emmanuel Blanc, Pierre-Henri Goutte, Gilles Jacoud, Claude Mouchot, Jean-Piere Potier, Michèle Saquin, Philippe Steiner et André Tiran Coordonnateur.
  • Œuvres morales et politiques, texte introduction et notes par E. Blanc et A. Tiran, Volume V des Œuvres complètes de J.-B. Say éditées par Emmanuel Blanc, Pierre-Henri Goutte, Gilles Jacoud, Claude Mouchot, Jean-Piere Potier, Michèle Saquin, Philippe Steiner et André Tiran Coordonnateur.
  • Leçons d'économie politique, texte introduction et notes par G. Jacoud et Ph. Steiner, Volume IV des Œuvres complètes de J.-B. Say éditées par Emmanuel Blanc, Pierre-Henri Goutte, Gilles Jacoud, Claude Mouchot, Jean-Piere Potier, Michèle Saquin, Philippe Steiner et André Tiran Coordonnateur.

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 Jean-Claude Derouin : Les grands économistes, 2006, PUF
  2. Les cours d'économie qu'il a donnés au CNAM ont été publiés dans "Cours d'économie politique pratique" (1828).
  3. "Say (Jean-Baptiste)", Encyclopédie thématique Universalis, Pierre-Louis Reynaud, 2005, p.3842.

Bibliographie

  • Schumpeter, J., History of Economic Analysis, 1954, Allen and Unwin.
  • Sowell, T., Say's Law: An Historical Analysis, 1972, Princeton University Press.

Voir aussi

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